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orages en mer, mieux les comprendre
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orages en mer, mieux les comprendre
Orages en mer : mieux les comprendre pour les affronter
Vendredi 10 mai 2013 à 07h50
A l’approche de l’été, les situations orageuses se multiplient sur nos littoraux, même si la mer n’est pas la zone la plus exposée à ces phénomènes météorologiques violents. Les montagnes détiennent en effet l’apanage du nombre de jours d’orage maximum. De même, on aurait tort de croire que les orages n’éclatent qu’en été, car au contraire on notera qu'en mer les orages d’hiver sont les plus nombreux. Quoiqu’il en soit, l’orage est un événement potentiellement dangereux, qu’il convient de comprendre afin de mieux se préparer à l’affronter. Explications à l’usage du plaisancier.
Orage en mer (Djerba, Tunisie). Crédit : Frederic Breton / La Chaine Météo
S’il est rapide de plier sa serviette de plage lorsque le tonnerre se met à gronder, la situation devient plus inquiétante lorsqu’on se fait surprendre à quelques encablures de la côte.
Rappelons tout d’abord que les orages préfèrent éclater dans l’intérieur des terres. Ainsi, les côtes dominées par un arrière-pays montagneux sont plus menacées (Riviera niçoise, golfe de Gênes, côte Cantabrique…). Mais pas seulement, car en Europe il existe des zones réputées pour leurs gros orages, comme le Golfe de Gascogne, la Mer Tyrrhénienne et la Corse par exemple. Sur nos côtes françaises, on se méfiera donc du Pays Basque, de la Côte d’Azur et de la Corse. En moyenne, on note 38 jours d’orages par an à Ajaccio, 33 à Nice et Biarritz, 18 au Cap Ferret, 14 à Sète, 10 à Boulogne sur Mer et 5 au Cap de la Hague comme à l’Ile d’Ouessant.
Des situations météo très variées
Halte aux idées reçues, les orages n’éclatent pas seulement à l’issue d’une journée chaude et lourde, même si cela constitue un indice probant ! Plusieurs configurations météo peuvent conduire au déclenchement d’un orage. En été, le passage d’un front froid venant de l’Atlantique pourra être générateur d’orages dans le Golfe de Gascogne. Mais parfois, on pourra constater qu'un vent d’ouest se lève brutalement sur la côte Aquitaine (« la Galerne »), apportant un net rafraîchissement et l’arrivée d'un brouillard, alors que l’orage éclate dans l’intérieur des terres ! En Méditerranée, les orages de chaleur bourgeonnent surtout sur les reliefs de l’arrière-pays (on peut voir alors particulièrement bien le développement vertical des Cumulo-Nimbus, faisant du sur-place sur la montagne, alors que le ciel reste bleu sur la mer).
A l’inverse, la situation des inter-saisons est souvent plus dangereuse, notamment à l’automne lorsque les conflits de masses d’air sont à leur maximum. En Méditerranée, les fameux épisodes de mauvais temps conjuguent les vents d’est, les pluies diluviennes, la houle et les orages…
N’oublions pas les orages d’hiver, dits « d’air froid », qui se forment dans un ciel de traîne, c’est à dire à l’arrière du passage d’un front froid, lorsque les vents d’ouest ou de nord-ouest apportent les fameuses giboulées. Ces orages d’air froid éclatent particulièrement en Manche, notamment en baie de Seine, mais ils remontent aussi le long de la côte d’Opale. On les voit venir de loin car ils évoluent isolément au milieu de belles éclaircies. Mais gare aux rafales et à la grêle – ainsi qu’à la foudre – lorsqu’ils vous passent dessus ! Dans certaines configuration, des orages peuvent même éclater en pleine masse pluvieuse voire même dans le brouillard. Inutile de vous dire que dans ces cas-là, on ne voit rien venir si ce n’est l’assombrissement de la visibilité.
Que faire ?
Les orages survenant de nuit sont souvent les plus dangereux pour les navigateurs, car il est difficile d’estimer une manœuvre de repli. Généralement, la zone où crépitent les éclairs vous indique le cœur du foyer orageux et sa progression, mais parfois, ça flashe de partout ! Vous pouvez estimer la distance de l’orage en comptant le temps entre la vision de l’éclair et le bruit du coup de tonnerre, sachant qu’une seconde équivaut à 300 mètres (5 secondes = 1 mille). Si vous n’avez plus le choix, laissez passer l'orage en prenant les précautions d’usage : se munir de son gilet ou harnais de sauvetage, affaler la grand voile et garder un minimum de toile sur le génois pour conserver un peu de vitesse, et rester éloigné des parties métalliques du bateau. Éteignez aussi votre matériel électronique de bord. Quant à l’équipage resté à l’intérieur, il doit s’asseoir sur les fonds, la cabine constitue une bonne protection. Si vous naviguez sur un « vieux » voilier ou si vous avez une coque bois ou en matière synthétique, vous pouvez fixer une chaîne au pied de mât ou au haubanage, l’autre extrémité plongeant dans l’eau, cela jouera le rôle d'un paratonnerre.
Autre danger de l’orage, les rafales de vent ! Ce n’est pas systématique, certains orages apportant une pluie torrentielle et des éclairs dantesques sans un souffle d’air (notamment dans les zones tropicales). Mais souvent, juste à l’avant de l’orage, la masse d’air poussée par le front génère une ligne de grain, c’est à dire un « front de rafales » qui peut brusquement atteindre 40 à 50 nœuds, levant une mer courte et hachée. On se croit alors en pleine tempête, mais cette « baston » ne dure généralement pas plus de 20 à 30 minutes, c’est alors la pluie qui viendra mettre fin à votre calvaire ! Ces phénomènes sont également très redoutés sur les grands lacs, en particulier le Léman, qu’il ne faut pas sous-estimer !
SERVICE:
Toutes les prévisions météo du littoral et en mer par téléphone au 3201*.
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Vendredi 10 mai 2013 à 07h50
A l’approche de l’été, les situations orageuses se multiplient sur nos littoraux, même si la mer n’est pas la zone la plus exposée à ces phénomènes météorologiques violents. Les montagnes détiennent en effet l’apanage du nombre de jours d’orage maximum. De même, on aurait tort de croire que les orages n’éclatent qu’en été, car au contraire on notera qu'en mer les orages d’hiver sont les plus nombreux. Quoiqu’il en soit, l’orage est un événement potentiellement dangereux, qu’il convient de comprendre afin de mieux se préparer à l’affronter. Explications à l’usage du plaisancier.
Orage en mer (Djerba, Tunisie). Crédit : Frederic Breton / La Chaine Météo
S’il est rapide de plier sa serviette de plage lorsque le tonnerre se met à gronder, la situation devient plus inquiétante lorsqu’on se fait surprendre à quelques encablures de la côte.
Rappelons tout d’abord que les orages préfèrent éclater dans l’intérieur des terres. Ainsi, les côtes dominées par un arrière-pays montagneux sont plus menacées (Riviera niçoise, golfe de Gênes, côte Cantabrique…). Mais pas seulement, car en Europe il existe des zones réputées pour leurs gros orages, comme le Golfe de Gascogne, la Mer Tyrrhénienne et la Corse par exemple. Sur nos côtes françaises, on se méfiera donc du Pays Basque, de la Côte d’Azur et de la Corse. En moyenne, on note 38 jours d’orages par an à Ajaccio, 33 à Nice et Biarritz, 18 au Cap Ferret, 14 à Sète, 10 à Boulogne sur Mer et 5 au Cap de la Hague comme à l’Ile d’Ouessant.
Des situations météo très variées
Halte aux idées reçues, les orages n’éclatent pas seulement à l’issue d’une journée chaude et lourde, même si cela constitue un indice probant ! Plusieurs configurations météo peuvent conduire au déclenchement d’un orage. En été, le passage d’un front froid venant de l’Atlantique pourra être générateur d’orages dans le Golfe de Gascogne. Mais parfois, on pourra constater qu'un vent d’ouest se lève brutalement sur la côte Aquitaine (« la Galerne »), apportant un net rafraîchissement et l’arrivée d'un brouillard, alors que l’orage éclate dans l’intérieur des terres ! En Méditerranée, les orages de chaleur bourgeonnent surtout sur les reliefs de l’arrière-pays (on peut voir alors particulièrement bien le développement vertical des Cumulo-Nimbus, faisant du sur-place sur la montagne, alors que le ciel reste bleu sur la mer).
A l’inverse, la situation des inter-saisons est souvent plus dangereuse, notamment à l’automne lorsque les conflits de masses d’air sont à leur maximum. En Méditerranée, les fameux épisodes de mauvais temps conjuguent les vents d’est, les pluies diluviennes, la houle et les orages…
N’oublions pas les orages d’hiver, dits « d’air froid », qui se forment dans un ciel de traîne, c’est à dire à l’arrière du passage d’un front froid, lorsque les vents d’ouest ou de nord-ouest apportent les fameuses giboulées. Ces orages d’air froid éclatent particulièrement en Manche, notamment en baie de Seine, mais ils remontent aussi le long de la côte d’Opale. On les voit venir de loin car ils évoluent isolément au milieu de belles éclaircies. Mais gare aux rafales et à la grêle – ainsi qu’à la foudre – lorsqu’ils vous passent dessus ! Dans certaines configuration, des orages peuvent même éclater en pleine masse pluvieuse voire même dans le brouillard. Inutile de vous dire que dans ces cas-là, on ne voit rien venir si ce n’est l’assombrissement de la visibilité.
Que faire ?
Les orages survenant de nuit sont souvent les plus dangereux pour les navigateurs, car il est difficile d’estimer une manœuvre de repli. Généralement, la zone où crépitent les éclairs vous indique le cœur du foyer orageux et sa progression, mais parfois, ça flashe de partout ! Vous pouvez estimer la distance de l’orage en comptant le temps entre la vision de l’éclair et le bruit du coup de tonnerre, sachant qu’une seconde équivaut à 300 mètres (5 secondes = 1 mille). Si vous n’avez plus le choix, laissez passer l'orage en prenant les précautions d’usage : se munir de son gilet ou harnais de sauvetage, affaler la grand voile et garder un minimum de toile sur le génois pour conserver un peu de vitesse, et rester éloigné des parties métalliques du bateau. Éteignez aussi votre matériel électronique de bord. Quant à l’équipage resté à l’intérieur, il doit s’asseoir sur les fonds, la cabine constitue une bonne protection. Si vous naviguez sur un « vieux » voilier ou si vous avez une coque bois ou en matière synthétique, vous pouvez fixer une chaîne au pied de mât ou au haubanage, l’autre extrémité plongeant dans l’eau, cela jouera le rôle d'un paratonnerre.
Autre danger de l’orage, les rafales de vent ! Ce n’est pas systématique, certains orages apportant une pluie torrentielle et des éclairs dantesques sans un souffle d’air (notamment dans les zones tropicales). Mais souvent, juste à l’avant de l’orage, la masse d’air poussée par le front génère une ligne de grain, c’est à dire un « front de rafales » qui peut brusquement atteindre 40 à 50 nœuds, levant une mer courte et hachée. On se croit alors en pleine tempête, mais cette « baston » ne dure généralement pas plus de 20 à 30 minutes, c’est alors la pluie qui viendra mettre fin à votre calvaire ! Ces phénomènes sont également très redoutés sur les grands lacs, en particulier le Léman, qu’il ne faut pas sous-estimer !
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